Boulot, boulot, boulot...
La vie est pleine de surprise quand on cherche un job à l’autre bout du monde…
Annonce
« jobs in sales and marketing » (vente et marketing, donc.) : j’y
vais, confiante.
Il fallait simplement avoir le contact facile, être
dynamique, souriant…bref, j’avais le profil ! ;-)
J’arrive à la société « Wellness » (=
« bien-être » j’aurais dû me douter que ça cachait quelque chose…) et
là un groupe de chinois nous accueillent, nous les postulants, pour la réunion
d’information. On nous installe devant un rétroprojecteur et le chef des
chinois se met à parler au micro pour nous décrire leur business.
Déjà quand il m’avait contacté par téléphone, il m’avait
demandé si j’avais envie d’aider les gens à maigrir….. euh, pourquoi
pas ?!
Et en fait, il s’agissait de bosser pour la société
« Herbalife » : des produits style milk-shake en poudre pour
aider à mincir et qui soit-disant changent la vie.
On nous a passé 1h de vidéo avec les interview des
dirigeants de Herbalife, les trips à l’étranger que font les employés (genre
« on s’éclate tous ensemble a Disneyworld grâce à Herbalife…) et le
summum, c’est quand sont venus témoigner au micro devant nous une dizaine de
personnes qui utilisent les produits Herbalife et qui bossent pour la boîte.
Des speech comme : « Herbalife a changé ma vie,
j’ai perdu 12 kilos, je n’ai plus de constipation, je me sens bien et je gagne
3000 dollars par mois à temps partiel… »
Soit-dit en passant, les filles qui témoignaient étaient des chinoises qui devaient peser dans les 30 kilos et qui n'avaient pas franchement la morphologie de filles qui en faisaient 90 il y a deux mois...... (vive le logiciel Photoshop pour trafiquer les photos qui passaient en boucle sur l'écran)
Surnaturel !
Ça sonnait tellement faux, j’avais envie d’éclater de rire
ou de partir en courant… alors que derrière moi, le reste de l’équipe
applaudissait à tort et à travers, et hurlait « thank you
Herbalife ! »
Au final, il nous dit qu’ils ne proposent pas vraiment de
job, mais plutôt une "opportunité de business" : je traduis : donnez-nous 250 dollars là tout de suite maintenant pour acheter nos produits et débrouillez-vous comme vous pouvez pour les vendre ensuite et nous en racheter d'autres.
Bref, une grosse arnaque… je me serais cru dans un film…
mais c’était bien marrant !
Suite à ce genre de plans foireux + pas mal d’échecs après des réponses à des annonces (soit je n’avais pas assez d’expérience dans le domaine – soit ils prenaient des australiens pour le poste), j’ai décidé d’aller déposer mes CV dans les petits cafés du quartier qui cherchent du monde.
Et j’ai donc commencé lundi matin, 7h30 (puis 6h30 mardi
matin… aie aie aie !) dans un petit café tranquilou, avec que des
australiens comme collègues (et comme clients), ce qui est très bien. Au moins
ça me fait parler anglais non-stop (c’est un peu pour ça qu’on est venus ici
aussi..) et ça va me faire un peu de sous en attendant mieux. Je m’y plais
bien, c’est sympa. Les clients sont cool, même si je leur fais parfois répéter
ce qu’ils me demandent, et ils m’aiment bien car je suis la nouvelle petite
française.
Donc ça donne "bonjour, comment allez-vous ?"
car c’est à peu près la seule chose qu’ils savent dire. Avec aussi la fameuse
phrase "Voulez-vous coucher avec moi ce soir ?"… mais ils
n’ont pas encore osé ! ;-)
Je suis à la caisse non-stop, je file les commandes de cafés
aux 2 "barista" : c’est comme ça qu’on les appelle ici, les pros des
coffee/latte/cappuccino/hot chocolate, etc… car ce ne sont pas de simples expresso ici. C’est plutôt comme dans les
Starbucks chez nous, en plus élaboré. Et je file les commandes de bouffe
(salades, sandwich, toast, etc…) aux 2 cuisiniers.
Après quand j’ai du temps, je débarrasse les tables, etc…
mais c’est souvent la 2ème serveuse avec moi qui s’en occupe. Car
mine de rien, les clients se succèdent à la caisse quasiment toute la
journée !
J'ai des horaires différents, ça peut être 6.30-14h ou 13h-18h... mais je ne vois pas le temps passer.
A part ça, je fais du soutien scolaire à une française en
classe de seconde, 2h par semaine.
J’ai commencé la semaine dernière : à peine entrée dans
sa chambre elle m’annonce qu’elle a 3 pages d’exos de maths sur les vecteurs
pour le lendemain… au secours ! C’est ce que j’appréhendais car je n’ai
jamais été douée pour les matières scientifiques (surtout en seconde…), mais
comme elle a un prof de maths particulier, je me disais que j’allais y
échapper ! Eh bien non ! Mais au final, je l’ai laissé faire et elle
a réussi toute seule (ouf !). On est passé aux révisions d’histoire après, c’était
nettement mieux !
Sinon, j’ai aussi un plan pour mi mai : garder deux
gamines de 8 et 10 ans (des australiennes) de 16h à 19h en semaine. Le but est
de leur faire faire leurs devoirs, puis de leur faire une heure de conversation
à chacune en français (car elles apprennent le français depuis qu’elles ont 3
ans). Pas trop compliqué donc, c’est juste à côté de chez nous (5 minutes à
pieds) et bien payé. En plus, les petites son mignonnes et ont l’air gentilles
(Hannah et Emily) donc si je peux combiner ça à un boulot le matin jusqu’à 14h,
ce serait parfait.
Maintenant, si je trouve un contrat sérieux dans une boîte
d’ici là, je laisserai tomber (pour le plus grand malheur de la maman, qui a
l’air de vraiment tenir à ce que ce soit moi qui m’occupe de ses petites… C’est
ça la classe ;-)
Je m'aperçois que trouver un boulot dans la traduction s’avère compromis :
sur la chaîne internationale qui diffuse des programmes français sous-titrés et
sur laquelle je comptais beaucoup (SBS), ils ont 4 traducteurs français employés, qui
apparemment ont à peine assez de boulot pour eux.
Et sinon, pour être traducteur ici, il faut passer une série
de tests pour avoir l’accréditation NAATI, c’est assez cher et plutôt long
à obtenir… Donc je ne sais pas encore si je vais me lancer. Affaire à suivre !
Je vous mets une petite photo de la devanture du café où je bosse : c’est moins technique et pointu que les murs de Flo, mais ça fait toujours du boulot ! ;-)
Bises à tout le monde.